samedi 11 août 2007

Vagues De Mots.

Je vous observe discrètement, sans dire mot, tranquille dans mon coin. Je regarde vos dires qui ne cessent de défiler. Des vagues de phrases qui viennent alourdir mon regard. Ces couleurs finissent par se mélanger dans ma tête. 
Je me sens ailleurs. Je suis loin de vous, dans mon univers. 

De temps en temps je relève la tête, je tâte l'ambiance du moment, je vous touche du regard. Je ne m'interposerais pas, je me sens bien calme. Je n'ai pas envie de mettre mon grain de sel, le plat serait trop pimenté.
Je reste là des heures à vous observer, à attendre je ne sais quoi, à vous voir ainsi échanger. Je suis toujours autant fascinée de voir ces échanges naitre. 
J'aime ces mots qui flottent dans mon esprit, j'aime les prendre ou les laisser comme bon me semble. Comme un automate figé devant cet écran, comme un gosse regardant un dessin animé, j'aime ainsi vous observer sans but bien précis.

J'imagine ces gens chacun sur le clavier, discuter comme ceux du marché. Je me laisse aller de longues heures à rêver de vos dires, comme un livre où les pages se remplissent en direct, où les mots se transforment en vague. J'aime ce va et vient virtuel qui m'apaise et me fait voyager. J'aime être là sans y être.



vendredi 10 août 2007

Attitude Délétère.

Tu vois un ravin, tu es pieds joins au bord, de là haut tu as le vertige. Il t'en faut du courage pour pouvoir sauter. Tu n'as pas ce courage mais, ce n'est pas l'envie qui te manque. Pourquoi pas demander au premier passant directement de te pousser ? Si tu lui demandes cash direct, clair il va se tailler et crier "Os-secourt !", non plutôt faire dans la finesse. Amène toi par ici, je vais bien te bousculer. En plus ça me fait un bien fou, je fais la méchante ça me plait, je t'écrase comme une petite vermine. Je ne peux plus m'arrêter, la vilaine, je m'amuse à pousser l'autre à bout, oui grave en plus ça m'amuse. Je sais comment ça va se finir, je vais me faire virer, mais pas grave, je l'aurais bien mérité.

Je ne pige rien à tout ce bordel, c'est le grand n'importe quoi, je défis tout le monde jusqu'à faire fuir. J'ai retourné ma veste, je me transforme en loup et en plus je mords. Je fais ce que je n'aimerais pas qu'on me fasse. Je vous mets à bout, je vous teste, Je me teste, je veux voir jusqu'où vous pouvez me haïr et j'en redemande.
Je hais cette violence mais, pas grave, j'en veux encore. Détestez moi au premier abord, montrez moi de suite votre mauvaise face. Je l'ai bien cherché vous m'avez jeté, vous avez fait votre devoir.


Et maintenant je bouge plus, jusqu'à demain, je vais me pieuter. Tu pensais tout de même pas que j'allais sauter dans ce vide ? J'aime trop vous embêter.

mercredi 1 août 2007

Virtuel, La Vie Avec Des Ailes.

Comment être sereine quand tout ce qui t'entoure te bouleverse et t'affole ?
J'ai construit cet univers dont je contrôle le moindre va et vient, où je suis seule sans que vous puissiez m'atteindre. Vous êtes là, sans y être, quand je veux et où je veux. J'aime ainsi passer de longues heures à vous observer échanger entre vous, regarder ces mots qui naissent sans cesse de cet écran, vos dires qui paraissent si légers sur la toile.
L'imprévisible est quasi inexistant dans cet univers fait que de mots, images et données qui alimentent encore mon imaginaire. J'aime me laisser aller dans ses voyages où les découvertes ne prennent jamais fin.
Tout le monde participe sur cette toile qui grandit avec nos pensées, nos idées, nos rêves, nos échanges, nos rencontres et... en même temps comme dans une foule, tu es au milieu de nulle part et personne.
Cet univers toi seul le construit et l'habite, à l'abri des regards indiscrets en sachant que tu peux être vu ou rester caché, comme bon te semble. Sans bouger, tu es dans ton coin tout en participant à cette vie virtuelle.
Tu es seule, mais en un clic, tu peux être avec des gens, être visible ou non, inconnu ou reconnu. Sur cette toile, je laisse mes émois à jamais. Je laisse cet endroit me hanter sereinement.
J'aime errer chez vous discrètement et laisser une trace de mon passage. Déposer ses écrits comme un langage universel, un passage dans un intérieur qui me paraît moins sombre avec toutes ces fenêtres ouvertes sur cet extérieur. Rien n'est fermé, les portes de la connaissance sont toutes accessibles. Il n'y a pas de règles, ni de limite, le temps n'existe plus, le jour n'apparaît plus.
Je suis dans mon virtuel, comme je suis sur un oreiller, la tête posée, je divague oubliant ce qui se passe ailleurs.



samedi 28 juillet 2007

Je hais comme vous aimez.

L'heure approche, j'attends cet instant comme une mise à mort, avec pas mal d'appréhension. La peur m'envahit peu à peu, la poitrine cogne davantage, la tête commence à chauffer. Qu'est-ce que je redoute tant ?

Je redoute encore une fois de ne pas être à la hauteur de vos colères, de ne pas savoir terrer ma peur comme il faut. Je redoute tant de craquer devant vos lâchés de maux si brusques. Je n'arrive pas à être indifférente à ces changements d'humeurs si soudains. Votre mal-être me donne la nausée. Je ne sais jamais à quoi m'attendre, vous êtes si imprévisibles. Je suis cette éponge qui gobe votre mal de vivre.

La tension est palpable, l'horloge s'est arrêtée sur ce laps de temps. Même durant une absence, ce rituel vit toujours, il cogne l'intérieur. Pas besoin de voir, ni d'entendre pour le vivre. Je me tourmente de ces instants figés à cette heure du soir bien précis. Quelle corvée de devoir vivre ces lamentations qui finissent par t'imprégner et t'atteindre. Elles viendront alimenter cette tension qui au fil du temps paralyse ce corps frustré de toutes ses pressions.

J'en veux à la terre entière, à moi-même, mais pas à vous. Je m'abrutis à essayer de vous comprendre, comme si cela était devenu un but. Je m'en veux de ne pas savoir rester indifférente à tout cela et d'espérer qu'un jour, tout change. 
Je sais très bien que cela relève de l'utopie, je résiste malgré tout.



Vous Emoi Mutisme.

Je m'éloigne discrètement de ces gens qui sont censés être comme moi, mes camarades. Je n'arrive pas à me fondre dans la masse. Je suis mal à l'aise de vous voir tous regroupés. Je n'ai qu'une envie, aller me cacher et m'éloigner davantage. Je déteste ces regards croisés, qui se posent sur cette bâtisse. Une mise à nu insupportable, je suis humiliée. Ne vous fatiguez pas à parler tout bas, je me casse.

Sur le chemin, j'imagine ces langues qui se délient. Les rumeurs s'alimentent des non-dits. Quelques unes viendront me frôler. "Tu as vu, elle est bizarre" "Elle a un problème cette fille" et j'en passe.
Hors du troupeau, tu es vite vu comme le méchant petit canard. Vos préjugés agrandissent davantage la distance.

Pourquoi je me sens si différente de vous ? Je n'arrive pas à être indifférente à vos dires, vos regards. J'aimerais être comme vous, plein d'entrain, rire pour un rien, parler de la pluie et du beau temps. J'aimerais échanger tout et n'importe quoi, ne plus me sentir exclue de ce monde.

Je m'en vais en silence, la tête baissée. Je vais rejoindre ce banc au milieu d'une place, discrètement je vais broyer du noir. De longues heures défilent ainsi et puis des jours, jusqu'à l'école buissonnière. Peu importe, je peux remplir mon carnet d'absence comme bon me semble, ils se foutent de tout, vous ne voyez que du feu.

Je me sens bien ici, sur ce banc, là où je ne devrais pas être, là où personne ne m'attend, là où tout le monde passe. Je suis cachée sans y être, je ne veux pas non plus me couper de tout, il me faut garder la porte ouverte au cas où...

Je défie ainsi ce qui m'entoure, là commence une guerre sans merci. Je vais me battre contre mes sentiments, contre ce que je ressens envers vous autres et moi-même. Je fume le temps à ne plus savoir respirer. Je vais devenir accroc de cette dope ; de ce mal je vais plus pouvoir me passer.
J'en ai grillé des clopes, à en être étouffée. Je voulais juste qu'elles m'anéantissent sur le champ, je voulais juste ne plus ressentir ce malaise, ce manque, ne plus avoir si mal. J'allais mourir en paix ici, à l'abri des regards indiscrets. J'imaginais ces autres en classe tout bonnement et je rêvassais à me faire mourir.
Je suis libre de vous autres, je m'enferme dans ce mutisme.
Là se termine, l'innocence de mon enfance. Là commence, la descente aux enfers.