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vendredi 4 octobre 2019

Et Mer Veille.

On devrait
barbouiller d'enfance sa vie entière,
la garder dans cette belle lumière,
l'éclabousser encore des années après
avec cette lampe magique.
Conserver l'éclat des émotions,
des émerveillements aux genoux écorchés vifs,
le goût du caillou porté à sa bouche,
le goût des étoiles portées à ses rêves.
Nous avons tant à perdre
en perdant l'enfance.
Et tant l'ont déjà perdue.

Jacques Dor.


mardi 1 mai 2007

Ecole Rime Avec Folle.

Je me souviens de ce temps où ces gosses jouaient à la corde entre eux. La récré, je la trouvais d’un ennui… Je ne comprenais pas comment on pouvait s’amuser à sauter au dessus d’une corde durant toute une pause et brailler par dessus tout. J’aimais retrouver durant cet instant ce coin d’escalier, un peu en retrait, assez pour me cacher et ainsi attendre la fin du spectacle à non sens. Un coup de sifflet et hop tous en rang, deux par deux, vive les fin de file au nombre impair.

J’enviais ceux du fond de la classe qui pouvaient ainsi échapper de quelque peu à l’attention du prof. Chaque année, j’avais le droit à la première place, au premier rang, sous prétexte que je portais des lunettes. Moins cool pour rêver en paix quand t’as toujours le prof qui passe et rapace.

J’ai toujours détesté l’école, ce lieu où je comprenais pas l’intérêt d’être et le pourquoi.
Là où tout semble carré et d’une froideur… Là où les regards se croisent sans cesse. Là où les gosses s’envoient tout à la figure. Là où tu marches droit sous peine d’être le vilain petit canard. Là où tu fais comme ci et pas autrement. L’école de la vie c’est pour quand ?



mercredi 31 janvier 2007

Ivresse Musicale.

Assise, sur le carrelage juste à coté du tourne disque, dans un coin, j’aimais ainsi flâner sur un air de Clayderman, celui qui a su me faire voyager. Je me souviens encore de la pochette, il était devant un piano noir et était de rouge vêtu, le titre était Couleur Tendresse, début des années 80. J’étais en admiration devant cette boite à musique. Elle me transportait, me faisait rêver… Plus rien n'existait en sa présence. Ses mélodies m'envahissaient de tout mon être. Ces notes raisonnent encore comme lui seul peut le faire; à travers elles, défilent un univers a part… je ne peux m’en lasser.









dimanche 28 janvier 2007

Instants Inoubliables : La Traite.

Le soir, vers 17 h, on se préparait à embarquer dans l’ambulance, au milieu des bidons vides. Je devais avoir dans les 6 ans. Quelle fierté, je ressentais à être assise à l’arrière du tracteur. Je m’imaginais le long du chemin, en regardant les haies défiler, des tas de petites histoires. Arrivés à destination, nous allions regrouper les vaches pour les mettre auprès de la machine a traire. Pendant que les adultes travaillaient, j’allais me balader au fin fond des pâtures.

Je rentrais dans mon petit monde douillé. Je cherchais d’abord un coin de haie avec pas trop d’épines et assez espacé, pour pouvoir m’y abriter. Je rassemblais un tas de petit bois fin et assez grand pour pouvoir bâtir un rideau. Construire ses petites cabanes était le plaisir du moment. Je me sentais bien dedans, je fabriquais mes histoires. Je parlais tout haut seule, sans gène. 
Qui pourrait me surprendre au milieu de ses pâtures, en plus dans les haies ?… Personne mis à part les vaches ! 
Il m’arrivait aussi quand la période s’y prêtait de me bâtir des labyrinthes au milieu des boutons d’or, pas plus haut que moi. Fabriquer des chemins au milieu de ceux-ci, les voir derrière moi construit de fleurs couchées, cette traînée régulière me fascinait. J’imaginais que grâce a ses chemins on pouvait venir me voir, j’avais libéré des tas de petits êtres prisonniers au milieu de ceux-ci. J’étais l’héroïne de ses rêves et j’en étais fière. Jusqu’au moment où des voix criaient mon prénom, là était temps de rentrer à la maison.

Le soir gagnait, la traite était finie, avec comme réconfort le lait chaud que je m’empressais de boire avec une paille, fabriquée avec une tige de plante cueillit dans une haie. Fin d’une journée ordinaire.