Je ne sais pas si un jour, je vivrai, mais je souhaite rêver tout le temps et voler encore longtemps. Je ne veux sortir de ce sommeil, la vie après tout est un rêve, le réveil est toujours brutal, tourné vers l’inconnu. Je veux vivre mes rêves jusqu’au bout, les nuits sont trop courtes. La nuit sommeillent tous les gens et je reste échappée à la masse, je me saoule avec tranquillité de ce silence que moi seule écoute et vis. Je peux vivre mon évasion comme je l’entends et comme je veux, personne n’est là. Je me mets à écouter les chuchotements de la tête, le silence hors corps texte fredonne des sentiments endormis depuis trop de décennie. Je voudrais mourir ainsi, seule avec moi-même avec cette mélodie et là je peux voir tout le monde sans crainte, sentir la présence, là je peux m’aliéner de ma personne sans tout le monde, la fermée des pas comme les autres, celle qu’on oublie quand ça arrange, celle clamée par utilité. J’aime bien cette évasion, je peux tout lâcher sans raison, sans justifier. Je peux être entière et folle à la fois, pleurer tout en riant, faire silence tout en criant, je peux sortir de moi-même toutes les tensions retenues de peur de croiser les remontrances, les jugements des petitesses d’esprit, des cerveaux bien rangés. Le vilain petit canard peut brouter de son herbe tout en gerbant sans éclabousser le voisin resté à l’étage dans la cage à lapin.
Sinon ça va, j’aime bien ma folie et sans elle je sais plus rien, ni qui je suis, ni d’où je viens, ni pourquoi je suis ici, ni ce que je dis.
Folie, prends-moi tout le temps.