mercredi 31 janvier 2007

Ivresse Musicale.

Assise, sur le carrelage juste à coté du tourne disque, dans un coin, j’aimais ainsi flâner sur un air de Clayderman, celui qui a su me faire voyager. Je me souviens encore de la pochette, il était devant un piano noir et était de rouge vêtu, le titre était Couleur Tendresse, début des années 80. J’étais en admiration devant cette boite à musique. Elle me transportait, me faisait rêver… Plus rien n'existait en sa présence. Ses mélodies m'envahissaient de tout mon être. Ces notes raisonnent encore comme lui seul peut le faire; à travers elles, défilent un univers a part… je ne peux m’en lasser.









dimanche 28 janvier 2007

Instants Inoubliables : La Traite.

Le soir, vers 17 h, on se préparait à embarquer dans l’ambulance, au milieu des bidons vides. Je devais avoir dans les 6 ans. Quelle fierté, je ressentais à être assise à l’arrière du tracteur. Je m’imaginais le long du chemin, en regardant les haies défiler, des tas de petites histoires. Arrivés à destination, nous allions regrouper les vaches pour les mettre auprès de la machine a traire. Pendant que les adultes travaillaient, j’allais me balader au fin fond des pâtures.

Je rentrais dans mon petit monde douillé. Je cherchais d’abord un coin de haie avec pas trop d’épines et assez espacé, pour pouvoir m’y abriter. Je rassemblais un tas de petit bois fin et assez grand pour pouvoir bâtir un rideau. Construire ses petites cabanes était le plaisir du moment. Je me sentais bien dedans, je fabriquais mes histoires. Je parlais tout haut seule, sans gène. 
Qui pourrait me surprendre au milieu de ses pâtures, en plus dans les haies ?… Personne mis à part les vaches ! 
Il m’arrivait aussi quand la période s’y prêtait de me bâtir des labyrinthes au milieu des boutons d’or, pas plus haut que moi. Fabriquer des chemins au milieu de ceux-ci, les voir derrière moi construit de fleurs couchées, cette traînée régulière me fascinait. J’imaginais que grâce a ses chemins on pouvait venir me voir, j’avais libéré des tas de petits êtres prisonniers au milieu de ceux-ci. J’étais l’héroïne de ses rêves et j’en étais fière. Jusqu’au moment où des voix criaient mon prénom, là était temps de rentrer à la maison.

Le soir gagnait, la traite était finie, avec comme réconfort le lait chaud que je m’empressais de boire avec une paille, fabriquée avec une tige de plante cueillit dans une haie. Fin d’une journée ordinaire.

lundi 25 décembre 2006

Nuit de Noël.

Je me rends compte, qu’après quelques jours sans mon univers virtuel, je ressens un grand vide, difficilement supportable. Ayant pris quelques verres, en solitaire, à ce jour dit de "Noël", cela m’aide à m’échapper de ses angoisses et ce monde morose; sentiments profonds qui resurgissent soudainement. Je n’arrive pas à surmonter ses émotions qui m’envahissent, non sans me faire mal, sans me punir d’avantage afin de perdre ma lucidité et y faire face.

Cet instant me plongeant face à moi-même, en plein dans le réel trop vide, de sens peut-être, amère… Je ne peux continuer cette résistance sans un appui, un échappatoire même néfaste. Ce n’est qu’une question de temps, je le sais.

Tôt ou tard, on récolte ce qu’on a semé. L’esprit et le corps, ne font qu’un. Ne pas respecter ce lieu que l’on t’a accordé... il devient souillé au fil des années. Les murs gardent les histoires en eux, mêmes les plus silencieuses ont leurs échos.

Tu peux oublier, mais eux n’oublient rien. Tu peux faire semblant, ils te renvoient a cette réalité même lointaine. Fermer les yeux, ne sert a rien, un petit rien te les ouvre et te met face à ce que tu veux éviter. Fuir oui, mais combien de temps encore, cette course continuera. Tu as beau avoir trouvé ton rythme ; il y aura toujours des imprévus, des dérapages, des entraves… L’épuisement gagne.

Il n’y a plus rien, plus personne, sauf moi… Dans un désert, je me retrouve, je ne sais quoi chercher, ni où aller, quel est ce but ? il y en a t-il un ? Vers quoi avancer ? Je ne ressens pas la soif malgré le soleil tapant.

Minuit 30, 25 décembre, seul le rêve ouvre la porte de la liberté, du grand voyage… Éveillée, je me laisse plongée, enivrée de ce remède superficiel. Emmène-moi là, où personne ni même moi, ne va... J’aurais tout oublié, d’ici le soleil levant. Je ne veux plus rien ressentir, ni d’amère, ni de trop piquant, l’espace d’un instant.

Avec ce trop plein, ce trop vide... volcan brûlant tout sur son passage, je suis anéantie. Comment trouver un équilibre, alors que tu ne sais avancer sans trébucher ? Les chutes gardent leurs traces. Difficile de se relever alors que tu te remets à peine de la précédente.

Avancer vers le nul part, vers le ailleurs, chercher je ne sais quoi, ni pourquoi. Comment trouver force, sans rechuter ou même pour se relever ?

jeudi 14 décembre 2006

Ma bulle.

Au cours de ces derniers mois, je me suis construite ma petite bulle, dans laquelle, je me sens en sécurité. Un semblant d'équilibre qui donne cette impression de stabilité. Un mûr battit de mes propres peurs, frustrations...

Le refus d'un réel trop cruel, insupportable a vivre sans cet univers construit à ma propre image. Jour après jour, il se modifie quelque peu, sous mon pinceau j'apporte ma touche personnelle. La vue de dehors, me file le vertige, absence de raison, de repère, de but...

Détachement extérieur pas sans mal, sacrifice d'échange, torture de regrets, attachement de soi vers le refuge, vers le déluge.

Plénitude d'émeute cruelle.



mercredi 13 décembre 2006

Tendre et cruelle Nuit.

Ce que j'aime dans la nuit, c'est ce calme, cette quiétude, où rien ne bouge. Je me sens un peu comme une rescapée sur une île habitée de mes pensées, de mes rêves, de mes souvenirs. Je ne ressens aucune présence sauf celles qui m'habitent sans cesse, mes fantômes. Des instants face à moi-même, où quoi que se soit ne puisse me déranger.

Seule Dame Nuit peut m'apporter cette ambiance assez étrange en moi. J'aime me laisser aller à ces voyages toute éveillée. Je vais bien loin, là où personne ne peut aller, où je suis la seule privilégiée.

Il existe des espaces qui font peur, qui me tourmente, même en fermant les yeux, je les sens s'approcher, je ne peux bien déterminer ce que ça représente vraiment. Poser des mots sur tout, est parfois bien difficile.