Je n'ai pas envie de changer, je suis comme je suis. Il est difficile de voir la souffrance d'une personne, où même de la ressentir. Il est facile de la rejeter, de l'ignorer, de la juger... Comme ci vous saviez tout, comme s'il y avait qu'une sorte de souffrance. Vous avez tout faux, la souffrance est propre à soi-même, elle se construit avec ton histoire, tes ressentis, tes expériences.
Pique toi le doigt d'une épine de rose, la douleur physique sera sans doute pareil que la mienne. Elle changera si intérieurement je me prépare à cette douleur, psychiquement je la dévierais pour qu'elle me paraisse moindre jusqu'à un certain niveau. À un moment, je ne pourrais plus la contrôler, c'est évident et là je réagirais différemment de toi. Toi peut-être que tu auras le réflexe de l'enlever du doigt pour faire partir la douleur, moi sans doute je retiendrais le cri de douleur et sauterais dans tous les sens, écarter ce qui m'entoure, jeter ce qui me frôle sans jamais penser à enlever cette épine du doigt.
Il y a pas mal de choses que j'ignore que ça soit envers moi-même ou ce qui m'entoure. Ce système est bien rodé, tu ne peux non plus sortir de l'eau une personne qui veut absolument rester dessous.
C'est un yoyo, la tête sort pour prendre une bouffée d'air et elle replonge dessous jusqu'à ne plus pouvoir retenir respiration, la tête qui commence à frétiller, le contrôle de soi s'éloigne, d'instinct tu vas remonter pour chercher ce qui te manque. Si à un moment les évènements te font encore plonger plus profondément ou toi tu vas encore plus loin chercher plus profond tu ne sais pas quoi mais, tu plonges c'est plus fort que toi. Tu te vois descendre, la peur au ventre, la douleur qui s'intensifie, tu essaies de ne pas perdre de vue le chemin de là haut, celui qu'il faut prendre pour remonter.
Dans la descente tu espères croiser ce qu'il te fera remonter une bonne fois pour toute.
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